Mme Marie-Claude VARAILLAS attire l’attention de Mme la Ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités sur l’absence de remboursement des eaux gélifiées prescrites médicalement aux personnes souffrant de dysphagie, soit plus de 650 000 personnes en France.
Ce trouble grave de la déglutition touche jusqu’à 40 % des résidents en EHPAD, 75 % des patients atteints de maladies neurologiques et environ 8 % des enfants polyhandicapés. Chez ces publics fragiles, l’eau gélifiée est une solution d’hydratation vitale et sécurisée. Elle permet de prévenir les fausses routes et les pneumopathies d’inhalation qui peuvent entraîner de graves complications médicales et des hospitalisations lourdes. Pourtant, malgré une prescription médicale fréquente, l’eau gélifiée n’est pas remboursée par l’Assurance maladie, au contraire de poudres épaississantes à base de gomme xanthane.
Or, ces poudres nécessitent une préparation rigoureuse et ne se conservent que 4 heures à température ambiante après reconstitution. En pratique, seule l’eau gélifiée prête à l’emploi constitue une solution adaptée par son conditionnement stable, notamment hors du domicile. Pourtant, son coût, pouvant atteindre 400 euros par mois en buvant 1,5 litre par jour, reste intégralement à la charge des familles ou des établissements, ce qui constitue une injustice et une inégalité d’accès aux soins.
L’eau gélifiée n’est pas remboursée au titre de l’Assurance maladie au motif qu’elle ne relève pas de la définition du médicament, au sens de l’article L. 5111-1 du Code de la santé publique. Elle pourrait être inscrite dans la liste des produits et prestations remboursables (LPPR) si elle était reconnue comme un dispositif médical de prise en charge pour compenser une fonction altérée.
Elle interroge donc sur les suites qu’elle entend donner à cette situation, et lui demande l’inscription des eaux gélifiées à la Liste des Produits et Prestations Remboursables afin de garantir l’accès effectif à une hydratation sécurisée pour les patients dysphagiques.