Mme Marie-Claude Varaillas attire l’attention de M. le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse sur la crise d’attractivité du métier d’enseignant.
La crise du recrutement que traverse l’éducation nationale compromet la capacité du service public d’éducation à disposer des personnels nécessaires à son fonctionnement. Année après année, le nombre de candidats aux concours de recrutement diminue et les démissions d’enseignants en poste se multiplient.
La revalorisation de l’indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves (ISAE) et de l’indemnité de suivi et d’orientation des élèves (ISOE) ainsi que l’augmentation de la prime d’activité prévues dans la « revalorisation socle », récemment annoncée par le Gouvernement, devraient permettre de revaloriser le salaire des enseignants et notamment celui des néo-enseignants. Cependant, les nouvelles grilles fournies par le ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse montrent que ce ne sont pas des augmentations de 10 % en moyenne, comme promises par le Président de la République puis par le Gouvernement, mais de 5,5 % en moyenne par rapport à 2022, soit une augmentation qui atteint tout juste le niveau d’inflation.
Ces augmentations pourraient être plus importantes pour les enseignants qui adhèrent au « pacte », en échange de missions supplémentaires qu’ils effectueraient. Néanmoins, les différentes enquêtes montrent qu’ils travaillent en moyenne 43 heures hebdomadaires et que certaines des missions supplémentaires qu’ils réalisent ne sont pas rémunérées et ne le seront toujours pas. Le pacte repose donc sur le principe selon lequel on ne rémunèrera pas les enseignants par rapport à ce qu’ils font déjà mais par rapport à ce qu’on leur demande de faire en plus.
Or, pour rattraper la perte de pouvoir d’achat de près de 30 % qu’ont subie les enseignants ces 20 dernières années, il faudrait un rattrapage du point d’indice d’au moins 20 %, ce qui représente à minima le double de l’enveloppe qui est actuellement prévue par le Gouvernement.
Enfin, les augmentations inconditionnelles prévues par le « socle » sont des augmentations de primes et sont en-deçà de ce qui était attendu par le corps enseignant. Les mesures annoncées n’apportent aucune solution à la question du déclassement salarial que subissent les enseignants depuis plusieurs décennies, ni à la question de leurs conditions de travail.
Aussi, elle lui demande s’il prévoit d’augmenter le point d’indice, au moins à hauteur de l’inflation, afin d’engager une véritable revalorisation des salaires des enseignants et d’enrayer la crise des vocations ainsi que celle du système éducatif.
Crise d’attractivité du métier d’enseignant
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