Question n° 07616 adressée à M. le ministre de la santé et de la prévention
Mme Marie-Claude Varaillas attire l’attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur l’exposition croissante de la population française aux perturbateurs endocriniens et ses conséquences néfastes.
Depuis 2014, le gouvernement français s’est placé en précurseur dans la recherche et la classification des perturbateurs endocriniens et leur encadrement législatif. La première stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE 1), suivie de la SNPE 2 en 2019 ont montré l’intérêt porté par le Gouvernement à cette problématique de santé. Le point commun de ces deux stratégies était connu : réduire autant que possible l’exposition de la population française aux perturbateurs endocriniens.
La Dordogne a récemment signé, le 5 juin 2023, la charte des villes et territoires sans perturbateurs endocriniens. Cet engagement place la Dordogne en premier signataire de Nouvelle-Aquitaine et en précurseur local de la sensibilisation auprès des citoyens sur la présence des perturbateurs endocriniens et leurs dangers (restauration collège bio et locale, charte zéro pesticide, etc).
En décembre 2019, un rapport d’information de l’Assemblée nationale sur les perturbateurs endocriniens présents dans les contenants en plastique a livré des conclusions alarmantes. Bisphénols en tous genres, phtalates ou composés perfluorés: les Français sont surexposés aux perturbateurs endocriniens, avec des risques importants dus à la porosité des matériaux utilisés. Les effets néfastes sur la santé sont connus mais le recensement de leur mode d’action est encore insuffisant pour cerner la dangerosité de ces substances. Cancers, diabète, obésité, troubles de la fertilité, pathologies thyroïdiennes et malformations congénitales, telles sont les conséquences des perturbateurs endocriniens présents dans notre vie quotidienne.
Face à l’ampleur des risques sanitaires encourus par les Français, 90 % de la population serait imprégnée de perturbateurs endocriniens selon le rapport Esteban de Santé publique France. Les actions du Gouvernement doivent s’intensifier et ne peuvent pas seulement reposer sur une classification de ces substances. Dans une logique de transparence, l’usage de ces derniers par les industriels doit être encadré par une législation. Ainsi, elle lui demande si le Gouvernement a prévu de nouvelles mesures en matière de recherche et de prévention de nos concitoyens face aux perturbateurs endocriniens.