J’ai reçu une délégation de professionnels travaillant dans le domaine de la protection de l’enfance, dont les conditions de travail se dégradent fortement et qui avaient manifesté leur détresse le 28 mars et le 4 avril à Périgueux.
L’explosion du nombre d’enfants placés ces 3 dernières années et la multiplication des problématiques rencontrées par les jeunes pèsent sur les professionnels qui pallient, de surcroît, les carences de places en institut médicoéducatif ou internats. Ainsi, dans certaines structures, un seul professionnel doit encadrer une douzaine d’enfants dont les besoins sont spécifiques, multiples et ne relèvent souvent plus du champ de l’ASE mais de la médecine.
Ces professionnels subissent un important turn-over, sont particulièrement exposés aux accidents du travail et peu encouragés par des salaires qui restent très bas, parfois en-dessous du SMIC. Ils dénoncent le manque de considération de leur profession et des conditions de travail qui se dégradent dangereusement, au point de ne plus pouvoir assurer la sécurité des enfants au sein des structures.
Parce qu’ils refusent qu’il y ait des générations sacrifiées, les professionnels ont dressé des propositions concrètes pour défendre une Aide Sociale à l’Enfance qui retrouve ses missions initiales de protection et d’accompagnement social des enfants et des jeunes adultes.
Une urgence également relayée par un certain nombre de présidents de Département, dont le nôtre, demandant la tenue des « États généraux de l’ASE ».