Le 30 octobre, la proposition de loi de mon groupe CRCE-K, visant à ce que l’État prenne le contrôle des sites français d’ArcelorMittal, était débattue au Sénat.
Ce débat intervient alors que le groupe Arcelor Mittal, confronté à des difficultés économiques, a annoncé la suppression de plus de 600 emplois, dont près de la moitié à Dunkerque. Dans le même temps, plusieurs pays européens, tels que le Royaume-Uni et l’Italie, ont choisi d’assurer un contrôle public de leurs sites sidérurgiques.
Considérant la production d’acier comme stratégique, notre proposition de loi, cosignée par la gauche sénatoriale, prévoit la nationalisation des sites français d’Arcelor Mittal au nom de l’intérêt général, autour de trois impératifs majeurs :
– La transition écologique, en pilotant la décarbonation de la filière et la modernisation des installations ;
– La sauvegarde de l’emploi, direct et indirect, ainsi que la formation ;
– La souveraineté industrielle, condition de l’indépendance économique du pays
Cette démarche ne constitue pas un retour en arrière, mais un acte de souveraineté moderne, indispensable pour planifier les investissements et garantir la pérennité de la filière. L’acier demeure le socle de notre puissance industrielle : sans acier, pas de construction, pas de transition énergétique, pas de défense nationale.
Pourtant Arcelor Mittal , malgré 23 milliards d’euros de valorisation, 62 milliards de chiffre d’affaires et 13 milliards de dollars distribués aux actionnaires depuis 2020, continue de supprimer des emplois tout en percevant d’importantes aides publiques : 392 millions d’euros en 2023 et près d’un milliard d’euros en quotas carbone gratuits, sans contrepartie sociale ou environnementale.
Avec mon groupe, nous déplorons le rejet de cette proposition de loi par la majorité sénatoriale de droite et du centre ; elle aura de lourdes conséquences sociales, économiques et financières pour l’État, les collectivités et l’avenir industriel du pays.
Rappelons que notre histoire industrielle a toujours été liée à l’action publique : sans État stratège, il n’y aurait pas eu EDF, GDF, Airbus ou le CEA. Il est temps de renouer avec cette ambition.

