J’ai reçu, avec mon collègue Serge Mérillou, les représentants des Missions Locales de Dordogne qui nous ont fait par de leurs inquiétudes quant à l’avenir de ces structures d’intervention et de suivi au service des jeunes de 16 à 25 ans.
Alors que le projet de refonte de Pôle Emploi en « France Travail » se dessine, les Missions Locales craignent de perdre leur champ de compétences et d’expertise en devenant des opérateurs associés, dénommés « France travail jeunes ».
Ce changement serait préjudiciable puisque les 7000 Missions Locales du territoire national offrent un service d’accompagnement global aux jeunes (logement, santé, mobilité et bien évidemment emploi). Elles sont un acteur-clé dans l’insertion dans la mesure où, ancrées dans leurs territoires depuis de nombreuses années, les Missions Locales ont noué des partenariats privilégiés avec les acteurs économiques qui s’engagent en faveur de la réussite des jeunes.
En 2022, les 15 000 salariés des Missions Locales ont accompagné plus d’un million de jeunes dans des projets d’insertion personnalisés.
La gouvernance plurielle de ces structures permet d’ailleurs d’engager un travail collectif portant des actions qui répondent aux spécificités locales ainsi qu’aux besoins des jeunes.
Afin de protéger leurs actions auprès des jeunes, les cinq Missions Locales de notre département proposent de :
– Garantir une place et un rôle décisifs pour les élus des collectivités territoriales, démocratiquement élus pour mettre en place des stratégies territorialisées dans France Travail ;
– S’adresser à tous les jeunes ;
– Refuser le projet d’algorithme d’orientation qui nie les capacités de choix des jeunes et de diagnostic des 15 000 professionnels du réseau ;
– Conférer au réseau des Missions Locales le rôle d’animateur des questions de jeunesse dans “France Travail” afin de mettre à profit son expertise et son savoir-faire ;
– Confier le portage du Contrat d’Engagement Jeune au seul réseau des Missions Locales
– Préserver l’autonomie du réseau des Missions Locales dans sa stratégie partenariale, notamment avec les employeurs.
Avec mon collègue, nous défendrons ces pistes de réflexion afin de maintenir l’autonomie des Missions Locales, garantie par le soutien financier de l’État.