Mardi 4 février, le Sénat a voté à l’unanimité la proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic. Ces mesures reprennent les 35 recommandations de la commission d’enquête qui a publié son rapport en juin dernier.
Là où l’État est faible, les mafias prospèrent. Un État fort implique des services publics de proximité et de qualité sur l’ensemble des territoires et qui protègent l’ensemble des citoyens. Aussi, je me suis prononcée en faveur des mesures qui visent:
- Le renforcement des services d’enquête, des juridictions ainsi que des organes étatiques et départementauxcomme le parquet national financier anti-stupéfiants, l’Office anti-stupéfiants (Ofast), cellules des renseignements sur les stupéfiants, coopération entre cellules des renseignements sur les stupéfiants, coopération entre renseignements et autorité judiciaire ;
- La consolidation de la lutte contre la corruption et le blanchiment (obligations déclaratives, renforcement enquêtes, gel des avoirs criminels)
- Le renforcement de la répression pénale (renforcer l’infraction d’association de malfaiteurs, pénalisation de l’incitation des mineurs, hyper prolongation pénale de la garde à vue pour mules, lutte contre le trafic en ligne)
- La création de nouveaux outils juridiques pour renforcer l’enquête comme la création du statut de repentis, le renforcement de la protection des officiers de police judiciaires.
Si cette proposition de loi apporte des outils nouveaux et bienvenus dans la lutte contre le narcotrafic, je regrette pour autant qu’elle ne s’accompagne pas d’un renforcement significatif des moyens alloués à la justice et aux forces de l’ordre. Une politique pénale efficace suppose des moyens humains suffisants, dotés de ressources adaptées. La lutte contre le trafic de stupéfiants doit s’accompagner de mesures ambitieuses en matière de prévention et de prise en charge des addictions, afin de briser durablement l’engrenage du narcotrafic.
