Madame Marie-Claude VARAILLAS, Sénatrice de la Dordogne attire l’attention de Monsieur le Ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique sur les récentes préconisations de la Cour des comptes concernant les missions de service public de La Poste.
Dans un référé rendu public lundi 17 février, la Cour des comptes recommande de réduire la fréquence de distribution du courrier ainsi que le nombre de bureaux de poste, en raison de la dégradation de la situation financière de La Poste. En effet, le groupe fait face à une baisse continue de son activité historique : alors que la distribution du courrier représentait près de 50 % de son chiffre d’affaires en 2010, elle ne représente plus que 15 % aujourd’hui.
Face à ces critiques, Philippe Wahl, Président-Directeur général de La Poste, a défendu son bilan en rappelant la baisse des volumes de courrier liée à la numérisation croissante des échanges administratifs et professionnels. Il souligne également la croissance d’activités stratégiques telles que Géopost, désormais leader européen de la livraison de colis express.
Cependant, la Cour des comptes considère que ces activités de diversification n’ont pas permis de compenser suffisamment le déclin des métiers historiques. Elle appelle à une réforme des missions de service public, en suggérant d’adapter leur champ d’application. Or, le service universel postal, régi par l’article L.1 du Code des postes et des communications électroniques (CPCE), garantit à tous les usagers un accès égalitaire aux services postaux sur l’ensemble du territoire.
La Cour des Comptes pointe également le sous-financement chronique des missions de service public de La Poste : bien que la compensation versée par l’État ait doublé en cinq ans pour atteindre 1 milliard d’euros en 2023, elle demeure inférieure de 834 millions d’euros en 2024 aux charges supportées par l’opérateur. Ce manque de compensation pèse lourdement sur la capacité d’investissement et de développement du groupe La Poste.
Dans ce contexte, la recommandation de la Cour des comptes d’adapter les missions de service public suscite de vives inquiétudes quant à l’avenir du service universel postal et à son accessibilité pour tous les citoyens.
En conséquence, elle demande à Monsieur le Ministre de bien vouloir lui préciser les intentions du Gouvernement quant à l’avenir de ce service public indispensable. À l’aune de l’échéance de désignation de l’opérateur du service universel postal, prévue le 1er janvier 2026, elle lui demande quelles mesures seront mises en œuvre pour garantir la pérennité des missions de service public de La Poste afin de préserver l’accès équitable aux services postaux sur l’ensemble du territoire.