Mme Marie-Claude Varaillas attire l’attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et de l’industrie, chargé de l’industrie sur l’avenir des Papeteries de Condat, situées à Lardin-Saint-Lazare en Dordogne, et les suites du dispositif « Rebond Industriel », mis en place pour accompagner le territoire dans sa mutation industrielle.
Cette usine, qui employait plusieurs centaines de salariés, traverse une situation critique. Un an après la fermeture de la ligne 4 et la signature du plan de sauvegarde de l’emploi le 10 octobre 2023, qui a supprimé 174 postes et conduit au licenciement de 105 personnes, la dernière ligne de production restante, la ligne 8, est à l’arrêt depuis le 3 octobre 2024 faute de commandes, et ce au moins jusqu’au 20 octobre.
La direction a annoncé un total de quarante jours d’arrêt d’ici la fin de l’année, ce qui pourrait encore évoluer. Les inquiétudes sont vives, tant parmi les employés que pour la population locale, quant à l’avenir de cette industrie qui constitue un pilier économique pour le territoire. Le dispositif « Rebond Industriel », censé soutenir la restructuration et la transition des entreprises en difficulté, a été activé par le ministre Roland Lescure lors de sa venue sur place le 16 octobre 2023 pour tenter de répondre à ces enjeux. L’État devait investir 2 millions d’euros et l’actionnaire de Condat 1,5 million d’euros, soit un total de 3,5 millions d’euros pour retrouver des perspectives.
Face à l’arrêt prolongé de la ligne 8, les acteurs locaux s’interrogent aujourd’hui sur son efficacité à long terme et sur les mesures concrètes qui seront demandées par l’État à la direction du groupe Lecta, propriétaire de l’usine, pour garantir la pérennité de l’activité des Papeteries de Condat, et plus largement pour préserver les emplois locaux.
Les salariés quant à eux expriment un profond sentiment de trahison et de désillusion vis-à-vis de Lecta. Ils craignent que la stratégie actuelle conduise à une délocalisation progressive de la production, menant à la fermeture définitive des Papeteries de Condat. Malgré un plan social qui devait permettre un rebond de l’activité, force est de constater que l’usine ne s’est pas redressée et que la production est à l’arrêt.
Le sentiment de gâchis est renforcé par les 33 millions d’euros d’aides publiques dont a bénéficié Lecta depuis 2020. Pour rappel, la région Nouvelle-Aquitaine lui a accordé un prêt de 19 millions d’euros à taux zéro en contrepartie de l’engagement de conserver ses deux lignes de production et 400 salariés sur place. Le Groupe a, en outre, bénéficié d’une subvention non remboursable de 14 millions d’euros de l’État via l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), sur un investissement de plus de 50 millions d’euros, pour la construction d’une chaudière CSR ainsi que l’effacement de la moitié de sa dette. Sans compter le fait que beaucoup de chômage partiel a été payé puisque l’usine est sous accord d’activité partielle de longue durée (APLD) depuis 2019.
Aussi, elle souhaiterait connaître les suites concrètes prévues dans le cadre du dispositif « Rebond Industriel » pour soutenir la transition industrielle du territoire et demande comment le Gouvernement compte accompagner le Terrassonnais dans cette période d’incertitude économique afin de garantir non seulement la préservation des emplois restants, mais également une véritable relance de l’activité industrielle des Papeteries de Condat.