Marie Claude Varaillas

MAYOTTE : projet de loi de refondation adopté par le Sénat

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Les sénateurs ont adopté mardi 27 mai le projet de loi consacré à la relance économique de Mayotte. Ce texte, qui doit s’accompagner de plusieurs milliards d’euros d’investissements, contient également des dispositifs institutionnels et sécuritaires.

Le Sénat a officiellement adopté  mardi 27 mai, par un vote solennel, le projet de loi pour « la refondation de Mayotte ». Après le vote d’une loi d’urgence en décembre dernier, destinée à accélérer la reconstruction de l’île dévastée par le passage du cyclone Chido, ce second volet du paquet législatif consacré au 101e département de France est cette fois axé sur la relance économique de l’archipel. Sous la forme d’une loi de programmation, il prévoit de s’attaquer à toute une série de crises multifactorielles qui minent le développement de Mayotte, ce qui explique les très nombreuses thématiques balayées tout au long des 34 articles que compte le texte : pression migratoire, insécurité, éducation, difficulté d’accès à l’eau potable, etc.

Avec mes collègues du groupe communiste, nous avons saluer la création du Département-Région de Mayotte, qui rapproche son statut de celui de la Martinique ou de la Guyane, en réponse aux attentes locales.

Mais si certaines avancées sont notables, nous regrettons qu’elles passent par ordonnance et que l’échéance soit fixée à 2031, un horizon trop lointain pour un territoire où 77 % de la population vit sous le seuil de pauvreté et le chômage atteint 37 %.

La non-convergence du RSA, de l’AAH et de certaines prestations sociales laisse de nombreuses personnes de côté. L’exclusion de l’AME est également problématique, alors que les besoins en santé publique sont criants. Nous dénonçons une logique d’exception : destructions de logements sans relogement, interdictions absurdes, enfermement d’enfants, précarisation des proches de personnes condamnées, restriction de circulation. Enfin, la décision d’imposer un nouvel aéroport sur Grande-Terre sans concertation, malgré un vote unanime local pour Petite-Terre, est un déni de démocratie locale.

Nous nous sommes abstenus sur ce texte  qui comporte certes des avancées mais nous resterons vigilants pour garantir une réelle égalité des droits et sortir durablement Mayotte de la pauvreté.