Marie Claude Varaillas

PROJET HERCULE: le démantèlement d’EDF est en marche

Temps de lecture : 2 minutes

Alors que nous sommes au cœur d’une crise sanitaire et économique sans précédent, que chacun s’inquiète des conséquences de la pandémie sur sa vie quotidienne mais aussi sur notre futur collectif, le gouvernement envisage la réorganisation du secteur électrique français.

Devant les défis économiques, financiers et techniques que devra affronter notre système électrique :  que ce soit le renouveau de nos réseaux de distribution, l’augmentation des Énergies renouvelables (ENR) dans notre mix énergétique mais aussi les défis du nouveau nucléaire, nous ne pouvons accepter qu’EDF soit à nouveau découpée et le système électrique livré un peu plus aux intérêts privés, en dehors de tout contrôle démocratique.

C’est le sens du débat organisé par le groupe CRCE au Sénat, mercredi 13 janvier et l’opposition de mon groupe politique au projet Hercule.

Le secteur et la filière électrique dans son ensemble sont des outils stratégiques essentiels et la sécurité d’approvisionnement reste fragile. 

Nous sommes, par ailleurs, dans un contexte de sous-investissement dans la production électrique malgré les soutiens financiers colossaux aux fournisseurs alternatifs. En effet, la part des énergies renouvelables est encore largement minoritaire dans la consommation énergétique des ménages et des entreprises, loin des objectifs du paquet climat énergie. 

Pourtant, l’électricité est un bien essentiel et l’accès à l’énergie à un prix abordable est un droit que l’on doit garantir à tous les usagers participant pleinement au droit au logement décent reconnu à valeur constitutionnelle. Un ménage sur cinq dans notre Pays est en situation de précarité énergétique. L’État dispose alors d’une responsabilité première sur l’organisation de ce secteur. 

Si EDF, détenue à 83,6 % par l’État, reste un géant au premier rang mondial, dont le chiffre d’affaires atteignait 69 milliards en 2018, il n’en demeure pas moins que le groupe est endetté à hauteur de 41 milliards d’euros, que le secteur électrique et en particulier la filière nucléaire est fragilisée. Autrefois fierté de la nation, elle est depuis l’accident de Fukushima interrogée et objet de défiance sur la durée de vie soutenable des centrales garantissant la sécurité de tous.  

Nous pensons que résoudre tous ces dysfonctionnements en généralisant le marché, en éclatant un peu plus EDF, en segmentant les activités et en privatisant les énergies renouvelables et le réseau de distribution est un non-sens.

Retrouvez ci-dessous mon intervention :