Marie Claude Varaillas

Quel avenir pour l’éducation prioritaire?

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Mardi 02 mars, le Sénat a débattu à la demande du groupe CRCE de la réforme en cours de l’éducation prioritaire, en présence de Mme Nathalie Elimas, secrétaire d’État chargée de l’éducation prioritaire auprès du ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports. 

L’occasion pour mon groupe de rappeler l’insuffisance des dispositifs d’éducation prioritaire. Ainsi 70 % des élèves socialement défavorisés ne sont pas scolarisés en REP/ZEP. De trop nombreuses fermetures de classes sont annoncées en éducation prioritaire cette année encore, aggravant un maillage territorial insuffisant. La détermination du label par les collèges n’est pas ou plus efficace.

De trop nombreuses fermetures de classes en éducation prioritaire sont annoncées, cette année encore. Cela affaiblit les dédoublements mis en œuvre, par ailleurs. Et c’est particulièrement incompréhensible en ces temps de crise sanitaire où distanciation physique et soutien renforcé aux enfants sont absolument nécessaires. 

Le maillage territorial des zones d’éducation prioritaire est aujourd’hui insuffisant. C’est un constat assez largement partagé, sur l’ensemble de nos bancs : la détermination du label par les collèges de secteur n’est pas, ou n’est plus, efficace. 

Les écoles rurales qui connaissent elles aussi des difficultés, s’en trouvent exclues. Mais, il n’y aucune raison d’opposer les écoles « des quartiers » et les écoles « des campagnes », en prenant des moyens aux unes pour donner aux autres.

 Le dispositif d’expérimentation dans 3 académies à la rentrée ne répond pas à ces enjeux. D’une part il cherche à répondre à un problème de maillage territorial à moyens constants. D’autre part son calendrier repousse le premier bilan à 2023, un an après le renouvellement de la carte des REP qu’il faudrait examiner sans attendre. La contractualisation qui deviendrait la règle, enfin, n’aidera pas à allouer les moyens en fonction des besoins ni à la stabilité des financements des établissements, qu’elle mettra en concurrence.

La situation des personnels en REP est également préoccupante. Moins de 3 % des 2 milliards d’euros consacrés à la formation initiale et continue des enseignants sont finalement destinés à ceux qui exercent en Éducation prioritaire, un niveau gravement insuffisant. Fondre la prime REP existante dans la prime d’activité n’est également pas pertinent. Il faudrait au contraire renforcer la formation des enseignants en REP et affecter des remplaçants en plus grand nombre. Pourquoi ne pas envisager une pluriannualisation des attributions et des retraits de postes afin de se protéger des effets de seuil et inscrire les équipes dans la durée ? Il faut également accorder une bonification aux enseignants, et recruter davantage d’infirmières.

La véritable question est celle de l’élargissement des dispositifs permettant de donner plus à ceux qui ont moins.

Cela passe par des moyens supplémentaires alors que les enseignants se préparent à une nouvelle rentrée en sureffectif.

Il faut également cibler plus finement les établissements en s’appuyant plus fortement sur le lieu de vie et les données sociales de l’INSEE et des services communaux, en intégrant automatiquement dans les REP les écoles situées dans des quartiers politique de Ville ou des communes percevant la DSU ou la DSR.

Pour les personnels, »