En tant que membre de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat, j’ai auditionné les associations de représentants des victimes de l’incendie de Lubrizol.
Il y a deux ans en quelques heures, ce sont des milliers de tonnes de produits chimiques qui sont parties en fumée, dont 9 505 tonnes en propriété de Lubrizol. Le nuage de fumée issu de leur combustion a formé un panache de 20 kilomètres qui a survolé le pays de Bray, les Hauts de France et la Belgique, en semant des suies au sol. Peu après l’incendie, une instruction s’est ouverte menée par le parquet de Rouen, puis par le parquet de Paris qui a recueilli plus de nombreuses plaintes.
Les conséquences de cette catastrophe demeurent encore à ce jour incertaines. D’une part, Lubrizol entretient une certaine opacité dans la retenue de l’information et dissuade les victimes de participer à la procédure judiciaire par le biais d’indemnisations.
D’autre part, l’État n’a pas reconnu l’état de catastrophe technologique et à refuser l’établissement de registres comparatifs des cancers et des malformations dans les territoires concernés. En réaction à ces errements, les victimes organisées en associations, cherchent à démontrer la pollution résultant de l’accident, la responsabilité de Lubrizol et de l’État dans cette affaire.
Durant cette audition, j’ai interrogé les représentants des associations de victimes sur la pertinence de la mise en place d’une autorité de sureté des sites SEVESO, construite sur le modèle de l’autorité de sureté du nucléaire, telle que proposée par la proposition de loi des députés Wulfranc et Jumel. Je leur ai également demandé leur degré d’information sur les démarchages opérés par Lubrizol afin de décourager les victimes de participer à l’instruction judiciaire.
L’audition est visionnable à ce lien : https://videos.senat.fr/video.2506361_6152798ed3e74.table-ronde-reunissant-des-organismes-nationaux-specialises-dans-la-maitrise-des-risques-technologiq?timecode=3777000
