Marie Claude Varaillas

COP 26 à Glasgow

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J’ai participé du 07 au 09 Novembre à la COP 26 à Glasgow, la 26ème conférence des nations unies sur le changement climatique. Et à chaque sommet, le bilan est un peu plus inquiétant.

Aujourd’hui, la recherche prévoit qu’à défaut d’une réduction très rapide des émissions de gaz à effet de serre, les conséquences déjà perceptibles du réchauffement prendront l’aspect de conséquences catastrophiques :

  • Une augmentation des décès dus à la chaleur avec des pointes à plus de 50°c de manière régulière en France,
  • Des incendies massifs,
  • la multiplication des situations de réfugiés climatiques venant des régions les plus touchées, comme la corne de l’Afrique, le Moyen Orient, le Pakistan ou l’Iran.
  • Une baisse importante des rendements agricoles et de la disponibilité de l’eau potable, dessinant un futur fait de tensions et de guerres dont l’objet sera la subsistance même des peuples.

Cette urgence, ce sommet n’a pas su y répondre : le décalage entre la vague d’annonces de la première semaine et les mesures finalement adoptées laisse en effet penser que la COP ne sera pas à la hauteur des enjeux et de l’urgence qui accompagne cette perspective.

Les maigres avancées obtenues sont le résultat de la mobilisation des jeunes, des leaders des pays autochtones, des militants en première ligne sans qui ces négociations auraient été un désastre.

Plusieurs annonces ont été faites notamment s’agissant de l’arrêt de la déforestation en 2030 aux engagements sur le méthane en passant par la sortie progressive du gaz et du pétrole. Cependant, sans calendrier de mise en œuvre, ni de moyens contraignants, ces engagements restent incertains.

En fait, les pays les plus riches et les plus émetteurs refusent de mettre sur la table les financements nécessaires pour que les plus vulnérables puissent faire face au réchauffement climatique mais ils mettent en place un marché carbone qui n’est que le marché du droit de continuer à polluer. La Chine et l’Inde auront en effet, comme le disait le président de la COP 26 Alok Sharma, à rendre des comptes sur leur décision de perpétuer le charbon, mais les pays de l’OCDE auront tout autant à justifier leurs manquements face aux pays en développement.

Le Centre de Conférences sous dimensionné a réduit aussi la participation de la société civile. L’organisation même de cette COP n’a pas physiquement laissé la place aux compétences et savoirs qui nous sont nécessaires pour porter une politique environnementale mondiale capable de limiter le réchauffement en dessous de 1,5°c. Plusieurs organisations ONG ont déploré les restrictions d’accès imposées, et des milliers d’experts n’ont pu assister aux négociations.

Cette COP est finalement un échec, un échec à maintenir le réchauffement en dessous de 1.5°c durant ce siècle. Si nous souhaitons réellement mettre en place une politique climatique internationale Il faut entreprendre la nécessaire redirection de la démarche des COP, en faisant le travail pour extraire celles-ci de l’influence des industries pétrolières, présentes en grand nombre à Glasgow

Avec mon collègue Hubert Wulfranc, député de Seine-Maritime