Le 25 novembre est la journée de lutte contre les violences faites aux femmes. Afin de commémorer les victimes de ces violences et de rappeler l’actualité internationale de cette journée, la délégation au droit des femmes et à l’égalité des chances entre les femmes et les hommes organisait une table ronde sur la situation des femmes en Afghanistan.
Celle-ci réunissait entre autres Farida Momand, ancienne ministre de l’Enseignement supérieur d’Afghanistan ; Alison Davidian, responsable du bureau d’ONU femme en Afghanistan ; Fahimeh Robiolle, chargé de cours aux universités de Téhéran de Kaboul et à l’ESSEC et organisatrice de formation à destination de femmes leaders afghane ; et Liseron Boudoul, grand reporter pour TF1 et de retour d’Afghanistan.
Au cœur d’une crise économique dévastatrice, alors que s’installe la famine en Afghanistan et que l’hiver s’annonce extrêmement meurtrier, l’arrivée au pouvoir des talibans a ouvert la porte aux pratiques les plus désespérées. Des familles en sont réduites à vendre leurs filles pour pouvoir survivre et se nourrir. Dans le même temps, les militantes pour le droit des femmes, les journalistes, les anciennes juges, et toutes les femmes que les talibans perçoivent comme une menace sont en danger immédiat. Le corps de la militante Frozan Safi a ainsi été retrouvé à Mazar-i-sharif début Novembre. Les anciennes juges sont aujourd’hui traquées par les prévenus qu’elles avaient condamnés, certains menacent et battent voisins et proches afin de les localiser. Les filles ont été sortie des écoles secondaires et l’université est aujourd’hui ségrégée est entre hommes et femmes. Les femmes sont interdites de travailler et symboliquement, le ministère du droit des femmes a été remplacé par un ministère de la propagation de la vertu et de la prévention du vice.
Le retour en arrière, opéré si rapidement en Afghanistan, sonne comme un avertissement ici en France. Alors qu’au moins 100 féminicides avaient eu lieu cette année au 16 novembre, et alors que les révélations d’agression de harcèlement et de viol se multiplient et se succèdent depuis des années, il est clair que la cause de la sécurité physique, psychique et émotionnelle des femmes a encore beaucoup de chemin à faire dans notre pays.
En exprimant notre solidarité avec nos sœurs d’Afghanistan, c’est la cause de toutes les femmes que nous servons. C’est pourquoi il nous faut défendre l’attribution aux femmes afghanes du statut de réfugiés « prima facie », c’est-à-dire dans la seule nationalité suffit accorder le statut de [réfugié/asile]. En France nous devons également demander l’attribution automatique de l’asile constitutionnel, accordable au motif des activités de défense de la liberté réalisée par une personne, aux femmes afghanes juges, militantes, journalistes et j’en passe, persécutées aujourd’hui dans leur pays et qui sont en danger mortel ainsi que leur famille. Nous leur devons ce soutien, et j’ai interpellé par question écrite Mr. le Ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères Jean-Yves le Drian à cet effet.