Face à l’urgence sanitaire, les parlementaires de l’Assemblée Nationale et du Sénat ont exprimés leurs vives inquiétudes sur la survie de l’hôpital public dans le journal “L ‘Humanité” :
” Il y a urgence pour nos hôpitaux !
L’appel vient d’être lancé par les parlementaires des deux groupes « Gauche démocrate et républicaine » à l’assemblée nationale et « Communiste, républicain, citoyen et écologiste » au sénat.
Alors que notre pays connaît une nouvelle flambée de la pandémie de Covid-19, le Parlement a adopté définitivement le budget de la Sécurité sociale pour 2022. Loin de répondre à la crise hospitalière et au malaise des personnels qui s’exprime à travers des démissions en hausse, ce budget se limite à une opération de rafistolage du système public de santé après deux années de crise sanitaire.
Si le Gouvernement se félicite qu’aucune mesure d’austérité ne soit prévue pour les hôpitaux en 2021 et 2022, il omet de dire qu’il a imposé un plan d’économies, de 18 milliards d’euros, à la santé depuis 2017 et que 5 700 lits ont été supprimé en 2020, en pleine pandémie. Pire, le Gouvernement prévoit dès 2023 un retour à de nouvelles mesures de redressement sur la sphère sociale.
Certes, la détérioration de l’hôpital public ne date pas de 2017 mais elle a été poursuivie méthodiquement sous ce quinquennat avec l’amplification du virage ambulatoire entrainant des fermetures de lits, le maintien de la T2A qui asphyxie financièrement les établissements, la fermeture d’hôpitaux de proximité et de maternités, ou encore les fusions d’établissements au sein des Groupements Hospitaliers de Territoires (GHT) qui assèchent l’offre de soins sur les territoires.
Face à la crise sanitaire révélant l’état de paupérisation de l’hôpital public, et en même temps l’engagement sans faille des personnels, le Gouvernement a été rattrapé par le réel, concédant avec le Ségur de la santé une revalorisation salariale qui correspond uniquement à un rattrapage de l’inflation sur le montant des salaires. Trop tardif, trop insuffisant, le Ségur n’a pas permis de mettre fin au malaise hospitalier.
Notre hôpital public reste aujourd’hui sous tension avec d’un côté, l’afflux de patient·es et de l’autre, la dégradation des conditions de travail des personnels qui subissent les manques de moyens faute d’investissements dans le matériel innovant et la pénurie de personnels médicaux et paramédicaux. On assiste à un mal être et un épuisement professionnel.”