Marie Claude Varaillas

Le Pass vaccinal participe à accentuer la fracture sociale qui s’est installée et dont nous n’avons pas besoin en ce moment

Temps de lecture : 2 minutes

Dans le climat qui est le nôtre aujourd’hui d’une France fatiguée physiquement et moralement par cette crise sanitaire qui n’en finit pas, le Président de la République a, par ses mots , que je considère inappropriés avec sa fonction, fait le choix de mettre à l’index les non-vaccinés en les rendant coupables de la surcharge des services de réanimation à l’hôpital.

Il aurait pu faire le choix de la vaccination obligatoire qui aurait eu le mérite de mettre tout le monde sur un pied d’égalité. Il a préféré prendre la posture du candidat à l’élection présidentielle persuadé que les non vaccinés étaient perdus pour lui et qu’il ne prenait pas trop de risque en les traitant d’emmerdeurs. Nous sommes avec mon groupe opposés à toute posture autoritaire et solitaire dans cette crise. Le Pass vaccinal ne fait que participer à accentuer la fracture sociale qui s’est installée et dont nous n’avons pas besoin en ce moment.

La majorité des 5 millions de français non vaccinés ne sont pas des anti-vaccins ou des complotistes. Les moins vaccinés aujourd’hui se situent dans la tranche des plus de 80 ans souvent éloignés des soins. 7 millions de français vivent aujourd’hui dans des déserts médicaux. Nous devons mettre tous les moyens pour aller vers eux avec bienveillance.

Quand on doit convaincre les gens de se faire vacciner et, c’est ce à quoi je m’emploie pour ma part, on ne les insulte pas. A fortiori, quand on a pour mission de rassembler plutôt que de diviser.

Quant à la situation de l’hôpital et par voie de conséquence celle des soignants , elle a commencé à se dégrader bien avant que n’apparaissent la COVID et ses variants. Rappelons-nous les grèves répétées du personnel hospitalier alertant sur la situation.Tous les gouvernements qui se sont succédés en considérant les hôpitaux comme des entreprises privées et en leur appliquant la cure d’austérité que l’on connaît recommandée par l’Union Européenne ont produit le désastre actuel, qui se traduit par un manque d’investissement et des salaires qui ne sont pas au niveau.

Nous sommes au côté du personnel hospitalier dans ce combat qui devra être la priorité du prochain quinquennat.

Les mots du Président ne doivent pas faire diversion sur les vrais problèmes posés par cette pandémie:


Le monde compte 3 à 4 milliards de non vaccinés du fait de la non levée des brevets et sur lesquels les big pharma font des profits colossaux, alors que 60 pays disent aujourd’hui avoir la capacité de produire en masse ces vaccins.


L’OMS est clair en la matière lorsqu’elle dit qu’il faudrait que 70 % des pays de la planète soient vaccinés pour venir à bout de cette pandémie.


Pour ma part, j’encourage et je conseille à tous ceux qui ne l’ont pas fait de se faire vacciner car aujourd’hui c’est la seule arme dont nous disposons pour éviter les formes graves.