Marie Claude Varaillas

Démocratiser la pratique du sport : une proposition de loi qui manque d’ambition

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À partir du mardi 18 janvier 2022, le Sénat a discuté de la proposition de loi visant à démocratiser le sport, à améliorer la gouvernance des fédérations sportives et à sécuriser les conditions d’exercice du sport professionnel.

CE TEXTE COMPORTE DES AVANCEES:

  • Sans pour autant répondre au manque d’encadrants dans les associations sportives, il permet de libérer des espaces pour la pratique libre.
  • Il apporte par ailleurs des améliorations notables sur la question de l’accessibilité du sport aux personnes en situation de handicap.
  • Enfin, il fait avancer la question de la parité au sein des instances dirigeantes des fédérations.

Si la loi de 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes a permis quelques avancées, il faut aller plus loin et ce texte propose un calendrier tenable à cet égard.

MAIS CETTE PROPOSITION DE LOI RESTE MARQUÉE PAR DE PROFONDES LIMITES :

  • Le prix des licences et des équipements est un frein à la pratique pour 57 % des français
  • La création d’ « alliances sportives territoriales », dont mon groupe parlementaire a alerté sur coût financier pour les collectivités, n’augure pas la pratique d’une activité sportive diversifiée et garante des valeurs républicaines pour tous les écoliers. Nous pouvons également regretter le manque d’ambition de cette proposition de loi sur l’accessibilité financière du sport, sur la sécurité dans les stades ou encore sur la démocratisation de la diffusion des compétitions.
  • Se pose enfin la question de la société commerciale que la Ligue de Football Professionnel est en train de monter et qui génère nombre de questions. Quelles retombées économiques à long terme ? Quelle clé de répartition entre le monde amateur et professionnel ? Autant de questions sans réponse avant le vote de ce texte ce qui revient à donner un chèque en blanc à la ligue ainsi qu’à cette future société commerciale.

Malgré les quelques avancées, ce texte ne permettra pas une relance de notre politique sportive, pas plus qu’un accroissement de la pratique. Mon groupe parlementaire a exprimé ses réserves et fait part de ses inquiétudes quant aux nombreux obstacles non levés pour garantir une réelle démocratisation du sport et s’est donc abstenu lors du vote en première lecture. La loi doit être définitivement votée le 24 février prochain à l’Assemblée nationale.