La Commission d’aménagement du Territoire et Développement durable auditionnait mercredi 16 février Luc Lallemand, PDG de SNCF Réseau et le Ministre des Transports Jean-Baptiste Djebarri. J’ai pu, à cette occasion, les questionner l’un et l’autre sur l’avenir de la SNCF.
Je suis revenue avec le PDG de SNCF Réseau sur le contrat de performance dont M.ROMAN, Président de l’autorité de régulation des transports, déplore le « manque d’ambition industrielle volontariste » et sur les difficultés soulignées par les agents quant au recours à la sous-traitance.
J’ai, par la suite, interrogé le Ministre des transports sur le bilan, à ce jour, de l’ouverture à la concurrence du rail, en citant l’exemple de la ligne Marseille-Nice pour laquelle la Région Provence Alpes Côte d’Azur a versé des subventions et investissements publics particulièrement importants.
Depuis 2019, l’ouverture des transports à la concurrence a donné la possibilité, à des entreprises privées, de se positionner sur la gestion de certaines lignes ferroviaires. Ces mêmes opérateurs privés ont de l’appétit pour les lignes les plus rentables, délaissant les territoires reculés, dont les lignes sont moins fréquentées et moins rentables, et faisant craindre l’abandon de nombreuses lignes ferroviaires.
La libéralisation des transports, qualifiée d’« ambition manquée » par le président de l’autorité de régulation des transports, est pleinement assumée par le Gouvernement qui a fait le choix de ne pas s’engager dans un plan de relance à l’échelle nationale.
Alors que le maillage territorial en appelle à une politique ambitieuse, tout le modèle économique du transport ferroviaire est remis en cause, non seulement sur la péréquation territoriale mais également sur la péréquation tarifaire. La France entre finalement dans une logique de privatisation au moment où nos voisins européens reviennent sur cette libéralisation du rail, notamment le Royaume-Uni avec l’avènement d’une entreprise publique qui va désormais chapeauter le fonctionnement du réseau.