En moins d’un an, l’inflation alimentaire a atteint 12% sur le panier de courses, un record depuis 1980. Le monde agricole enchaîne les crises, ce qui se répercute sur les agriculteurs, producteurs et consommateurs, qui sont au bout de la chaîne.
La PPL pour sécuriser l’approvisionnement des Français en produits de grande distribution vise ainsi à introduire un nouveau dispositif afin de mieux protéger les matières premières agricoles des produits vendus sous marque de distributeur, pour in fine, améliorer la rémunération des producteurs agricoles. Si le souhait de travailler sur un seuil de revente à perte est louable, il n’est pas prévu que cet outil soit conditionné à une obligation de résultat et de transparence des marges prouvant qu’elles sont effectivement reversées aux producteurs.
Mon groupe parlementaire a proposé, via un amendement, que cette garantie soit apportée aux agricuteurs et producteurs.
Selon nous, cette proposition de loi ne remplit pas suffisamment les objectifs réels, nous nous sommes donc abstenus. Si le but est de mieux rémunérer nos agriculteurs, il serait intéressant de proposer une réforme en profondeur, en revoyant tout d’abord l’impact des traités de libre-échange sur nos producteurs et consommateurs. Les avancées de la loi Egalim 2 sur la commande publique, avec un objectif de 50% de produits durables et de qualité dans la restauration collective, dont 20% de bio, doivent se poursuivre en faisant des marchés publics l’outil d’une rémunération juste pour nos producteurs.
Agriculteurs et producteurs doivent être protégés par des prix planchers, dont le socle est basé sur le coût de production ainsi que sur un pourcentage de marge qui garantirait une rémunération minimale.