Question n° 07830 adressée à Mme la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, publiée le 13/07/2023
Mme Marie-Claude Varaillas attire l’attention de Mme la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche sur les conséquences de la sélection de Parcoursup pour la filière sociale.
Depuis sa création en 2018, la plateforme suscite un certain nombre de problématiques et d’inquiétudes pour les étudiants. Au-delà du manque de transparence de ses algorithmes et de la brèche qu’il crée dans les principes d’égalité des chances promus par l’école républicaine, Parcoursup tend à fragiliser la formation des étudiants de la filière sociale.
Alors que le secteur fait face à de nombreuses difficultés de recrutement, l’année 2022 est marquée par une forte baisse du nombre de candidats aux formations sociales. D’après les données communiquées par le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, entre 2020 et 2022, les voeux confirmés sur Parcoursup ont diminué de 38 % pour la formation d’éducateur spécialisé et de 40 % pour celle d’éducateur de jeunes enfants. Si les conditions de travail exigeantes tendent à réduire l’attrait des étudiants pour ces professions, la baisse du nombre de candidats dans les cursus de formation est aussi expliquée par le changement dans le processus de recrutement des élèves.
En effet, selon les professionnels, depuis la mise en place du recrutement par Parcoursup, les élèves en formation sont de plus en plus jeunes, avec des profils volatiles, et méconnaissent ces professions. De fait, les taux d’abandon en cours de formation ont explosé, fragilisant par la suite les filières de formation et les recrutements.
Ces difficultés contribuent fortement à accroître la pénurie de professionnels de la filière sociale et accentuent les turn-over une fois le diplôme obtenu, avec d’importantes répercussions que cela entraîne, notamment dans les services de l’aide sociale à l’enfance. Ainsi, d’après la direction générale de l’action sociale du ministère de l’emploi et de la solidarité, ce sont au moins 600 assistants de service social et environ autant d’éducateurs spécialisés qui manquent chaque année. Afin d’enrayer cette crise, les écoles de formation alertent sur l’importance d’une communication plus efficiente pour ces professions de vocation ainsi que sur une meilleure orientation des élèves en amont.
Aussi, elle lui demande si le Gouvernement envisage de renforcer les moyens humains et financiers affectés d’une part à l’orientation des élèves, d’autre part à la communication sur ces professions du social, et s’il envisage de revenir sur les modalités de recrutement pour ces formations.