Lundi 18 décembre étaient débattues dans notre hémicycle, les conclusions de la Commission Mixte Paritaire (CMP) chargée d’élaborer un texte sur l’accès aux soins par l’engagement territorial des professionnels, dite proposition de loi Valettoux.
Si ce texte renforce le rôle de l’ARS dans la permanence des soins, le rôle du médecin coordonnateur en EHPAD et crée un statut d’infirmier référent, il sort de la CMP vidé de ses ambitions initiales et ne répond pas à la problématique principale du manque de soignants et de la désertification médicale. La pénurie de médecins exige une vraie politique de santé publique, assortie de moyens humains et financiers. L’accent doit être mis sur la formation de beaucoup plus de professionnels de santé pour faire face aux besoins de la société en augmentant le nombre d’étudiants, de formateurs et de tuteurs. Et en attendant, il faut freiner les démissions en revalorisant les carrières, les rémunérations et surtout les conditions de travail.
Ce texte pêche également à répondre à la problématique des déserts médicaux, puisqu’aucune mesure de régulation de l’installation des médecins n’a été conservée, ni d’encadrement des dépassements d’honoraires. De plus, la permanence des soins continuera à reposer sur les hôpitaux publics.
Pour toutes ces raisons, nous avons voté contre ce texte.
Il y a pourtant urgence à agir. La France compte 997 000 médecins actifs, ils seront 188 000 l’année prochaine alors que les besoins de santé ne cessent d’augmenter, que 6 millions de Français sont sans médecin traitant et que la suppression du numerus clausus ne fera effet qu’en 2030.