L’effondrement meurtrier du pont Morandi à Gênes en 2018 avait créé un sursaut et conduit à la création d’une mission d’information sénatoriale « Sécurité des ponts : éviter un drame » afin de recenser et de connaître l’état des ouvrages d’art en France.
Le 14 mars, la commission Aménagement du territoire auditionnait le CEREMA, la direction générale des collectivités locales (DGCL) et la direction générale des infrastructures, des transports et des mobilités (DGITM), afin de dresser le bilan, 5 ans après le rapport de la mission d’information.
Le constat est assez inquiétant puisque malgré la mise en place du Programme National Pont 1 par le CEREMA, qui a permis le diagnostic de plus de 45 000 ponts, l’état des ponts continue de se dégrader à mesure qu’ils vieillissent. 50% des ponts diagnostiqués depuis 2019 sont en mauvais état, dont 10% nécessitent des mesures de sécurité immédiates.
En cause, le vieillissement des ouvrages d’art et le sous-investissement chronique de l’État, à quoi s’ajoutent le manque d’ingénierie, de moyens humains et de moyens financiers des petites collectivités, en plus de la complexité des demandes de subventions au CEREMA.
Le coût de réparation des ouvrages d’art est ainsi évalué à plus de 2 milliards d’euros dont 400 millions pour ceux qui nécessitent des mesures immédiates, et en appelle à des financements supplémentaires de la part de l’État qui a engagé seulement 110 millions d’euros ces trois dernières années sur les 130 millions d’euros annuels préconisés par la mission d’information sénatoriale de 2019.
La table-ronde a également souligné l’importance d’une plus grande visibilité du CEREMA afin qu’il soit saisi par les collectivités pour établir “le carnet de santé” de leurs ponts.