Mercredi 13 novembre, nous examinions en commission de l’aménagement du territoire le rapport d’information sur les déserts médicaux de mon collègue Bruno Rojouan. Ce dernier porte 38 recommandations ambitieuses pour lutter contre les déserts médicaux et garantir un accès équitable aux soins sur l’ensemble du territoire. J’ai voté en faveur de ce rapport qui a été adopté à une large majorité.
Le rapport alerte : en deux ans la France a perdu 2 500 praticiens et d’ici 2028, le nombre de médecins généralistes pourrait encore chuter, atteignant seulement 92 500 praticiens. Nous entrons dans « une décennie noire médicale ».
La logique des petits pas est insuffisante et des solutions fortes sont donc nécessaires pour assurer un accès aux soins équitable, notamment pour les zones rurales et sous-dotées :
Réguler l’installation des médecins : Afin de favoriser l’installation dans les zones sous-dotées, le rapport propose que toute nouvelle installation dans les zones bien pourvues soit conditionnée à un exercice partiel dans les zones sous-dotées et préconise de confier à la profession le soin de définir les modalités de cette obligation.
Renforcement des guichets uniques départementaux : pour soutenir l’installation des médecins et mieux les accompagner localement.
Réduire la charge administrative pour gagner du temps médical de qualité.
Encourager les étudiants originaires des déserts médicaux : Recruter davantage d’étudiants issus des zones sous-dotées et ouvrir des antennes de facultés de médecine dans les villes de taille moyenne à proximité.
Renforcer le rôle des autres professionnels de santé : Permettre aux sages-femmes, infirmières en pratique avancée et pharmaciens d’élargir leurs compétences pour mieux répondre aux besoins de santé dans les zones en tension.
Formation et stages : multiplier les stages en zones rurales tout au long du cursus des étudiants en médecine et encourager les collectivités à accueillir les professionnels de santé.
Le même jour, une proposition de loi transpartisane a été déposée à l’Assemblée nationale pour conditionner l’installation des médecins dans les zones bien dotées à la cessation d’activité d’un autre praticien.
Une convergence entre les deux chambres et des initiatives qui marquent un tournant pour lutter contre les déserts médicaux et rétablir l’équité dans l’accès aux soins.