Le couperet est tombé fin janvier : le budget de la part collective du Pass Culture est gelé à 50 millions d’euros pour 2025. Or, sur cette somme, 40 millions sont déjà engagés. Il ne reste donc que 10 millions d’euros pour les établissements scolaires, contraints de suspendre en urgence leurs projets d’éducation artistique et culturelle. Concrètement en Dordogne, jeudi 30 janvier, les chefs d’établissement ont reçu une lettre de la rectrice de l’académie de Bordeaux, leur informant de la fin des crédits pass Culture pour l’année en cours. Pour rappel, le pass Culture, mis en place en 2022, permet de financer des activités d’éducation artistique et culturelle (EAC) dans le cadre scolaire aux collégiens et lycéens. Des activités rendues possibles grâce à des associations ou structures culturelles locales répertoriées sur le site Adage.
Les conséquences sont lourdes : sorties annulées, séances de cinéma, visites de musées et rencontres avec des artistes, projets éducatifs menacés et une fracture culturelle qui se creuse dans les territoires ruraux comme la Dordogne. Un coup dur pour les collégiens et lycéens, privés d’un accès fondamental à la culture et à la découverte artistique.
Les syndicats et les professionnels du secteur dénoncent une décision brutale, prise sans concertation et en pleine année scolaire. Alors que la culture est un pilier essentiel de l’éducation, elle devient une fois de plus la variable d’ajustement budgétaire. Si le Pass Culture n’est pas l’unique réponse à l’accès à la culture, il est essentiel de garantir un financement stable permettant aux élèves de bénéficier d’une éducation artistique et culturelle de qualité.
Avec mon groupe parlementaire, nous refusons cette logique comptable et défendons un véritable engagement pour l’éducation artistique et culturelle, garant de l’éveil des consciences et de la construction d’une citoyenneté éclairée. Il est urgent que le gouvernement revienne sur cette décision et engage un dialogue avec l’ensemble des parties prenantes pour trouver des solutions pérennes.