Lors de l’examen en première lecture de la seconde partie du projet de loi de finances pour 2021, qui établit les crédits pour chaque mission, j’intervenais au nom du groupe CRCE pour la mission écologie.
La crise sanitaire inédite que nous vivons nous oblige plus que jamais à prendre conscience de l’urgence écologique et climatique, de la nécessité de réorienter significativement notre modèle économique et nos choix. La transition sociale et écologique s’impose à nous.
Malheureusement, l’examen de la première partie de cette loi de Finances nous laisse amers. L’ensemble de nos amendements ont été rejetés alors que pour donner plus de poids aux politiques environnementales, il convient de renforcer prioritairement les recettes affectées à ces politiques. Pour cela, il convient de cesser de soutenir le secteur carboné et de trouver de nouvelles sources de financement notamment pour les transports ferroviaires. Ce n’est toujours pas le cas.
Lors de l’examen en première lecture de la seconde partie du projet de loi de finances pour 2021, qui établit les crédits pour chaque mission, j’intervenais au nom du groupe CRCE pour la mission écologie.
Je suis revenue sur quelques éléments qui me semblaient particulièrement significatifs du décalage entre les déclarations d’intention et le réel :
. Sur la question du ferroviaire : la relance du rail n’est pas au rendez-vous notamment concernant les petites lignes, le fret et le développement des trains de nuit.
Comment se satisfaire de crédits si faible alors que l’exonération de TCIPE sur les transports routiers coûte encore 1.2 milliards au budget de l’Etat, que la prime à la conversion pèse pour 1.2 milliards, que des milliards sont accordées à l’aérien et automobile sans aucune contreparties sociales et environnementales…
Selon nous la priorité doit être donnée aux transports collectifs, que l’outil SNCF puisse être repensé pour répondre aux besoins économiques et environnementaux et pour en faire la cheville ouvrière de la transition écologique.
Par ailleurs, nous regrettons la suppression du compte d’affection spéciale pour les lignes d’aménagement du territoire dont les crédits sont encore en recul. Ils passent ainsi de 312 millions à 293 millions, bien loin de la relance annoncée.
. La faiblesse des crédits pour la rénovation énergétique, notamment concernant les logements sociaux.
L’ANAH aujourd’hui n’a pas les capacités humaines d’affronter toutes les demandes. Il y a donc fort à craindre que l’ensemble des crédits ne soient pas consommés et que l’objectif annuel de rénovation de 500 000 passoires thermiques ne soit pas atteint. Pourtant il s’agit d’un secteur de relance puissant en faveur du BTP créateur d’emplois non délocalisables.
.La coupe continue dans l’emploi public au moment où le sens de la transition écologique est bien indissociable de la solidarité.
Près de 800 postes équivalents temps plein seraient ainsi supprimés parmi les opérateurs de l’Etat, soit une baisse de plus de 3% qui vient s’ajouter à la saignée de 5.3% de l’année dernière.
Pour l’ensemble de ces raisons, nous voterons contre les propositions budgétaires de ce PLF2021 mission écologie qui ne témoignent pas d’un changement de paradigme, qui méprisent les travaux de la convention citoyenne et qui poursuivent le désengagement de l’État pour impulser, accompagner et porter des projets vers une transition écologique au service du plus grand nombre avec les personnels indispensables à cette mission.