Ces deux dernières semaines, la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable a entamé une série d’auditions en préparation de la réunion de la 26e Conférence des Parties des Nations unies sur le changement climatique qui se déroulera du 31 octobre au 12 Novembre à Glasgow. Cette COP, qui revient 5 ans après la COP 21 et la signature de l’Accord de Paris, devrait être le sommet où chaque pays membres communiquera sur sa contribution nationale afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).
Elle se déroule dans un contexte très particulier. Depuis la COP 21, les relations entre les principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre se sont tendues. Les États-Unis ont connu quatre années de climatoscepticisme et d’isolationnisme sous la présidence de Donald Trump, et malgré l’élection de Joe Biden les intérêts domestiques et les positions internationales des États-Unis pourraient venir s’opposer à la concrétisation des promesses de celui-ci.
La Chine, qui est aujourd’hui le premier émetteur de GES, tarde quant à elle à s’engager sur un objectif de réduction précis de ses émissions. Ces deux pays se livrent par ailleurs à un affrontement global gagnant lentement en intensité, qui affectent fortement leurs discussions sur le climat. Quant à l’Union européenne, elle se retrouve sous pression. Le projet de taxe carbone aux frontières de l’UE à 27 annoncé le 14 juillet 2021 par la Commission est sous le feu des critiques de plusieurs partenaires commerciaux avec de possibles poursuites au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce.
Une autre question de fond qui traverse ce paysage international est la question du financement de la transition écologique. La réorientation de l’économie financière que cela demande ne va pas assez loin. L’Union européenne, par exemple, se contente de promouvoir l’émergence d’un secteur financier “vert” sans chercher à réorienter l’ensemble des flux d’argents, par exemple en interdisant le financement de nouveaux projets d’exploitation d’énergies fossiles ou d’industries polluantes en général. Le manque d’ambition sur cette question des accords internationaux et des législations environnementales nationales — comme la loi “climat” que nous avions discutée avant l’été — n’est pas rassurant.
Lors d’une première audition, réalisée le 6 Octobre 2021, nous avons reçu des chercheurs appartenant au groupe de travail n°1 du GIEC : Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, lequel est responsable pour l’aspect « Sciences physiques » du rapport. Ils nous ont dressé, appuyés sur les connaissances scientifiques les plus à jour, un portrait précis et alarmant de l’état sur le climat et le changement climatique d’origine anthropique.
Lors d’une seconde audition, réalisée le 13 octobre, nous avons reçu Stéphane Crouzat, ambassadeur chargé des négociations sur le changement climatique, qui est revenu sur les difficultés qui attendent les parties prenantes de la conférence. Il est lui aussi revenu sur la nécessité d’une mobilisation financière, des acteurs publics comme privés.
Je continuerai à porter, au Sénat comme ailleurs, la nécessité de la réorientation des flux financiers, d’investissements, de prêts afin de pousser à la réorientation de l’ensemble du système économique hors du cadre productiviste et consumériste qui est hégémonique aujourd’hui.