Lundi 28 février dernier, le Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat a révélé le deuxième volet de son rapport global d’évaluation. Celui-ci est sans appel.
Les impacts du changement climatique sont à la fois plus étendus que prévu, et sont désormais dans certains cas irréversibles. L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des évènements extrêmes — tels qu’ouragans ou vagues de chaleur — tout comme les bouleversements structurels plus graduels — comme l’acidification des océans — sont d’une ampleur plus grande que celle évaluée jusque-là. Les écosystèmes sont ravagés, alors que plus de la moitié des espèces animales et végétales ont commencé à migrer et que 3 % à 14 % de celles-ci sont éteintes. Beaucoup de ces pertes et bouleversements sont d’ores et déjà irréversibles.
L’évaluation de l’impact sur l’humanité est également revue à la hausse. Plus de 3,5 milliards de personnes sont désormais affectées par les bouleversements climatiques, et la sécurité alimentaire et l’accès à l’eau potable de milliers de personnes se trouve compromis. La santé physique et mentale des populations est désormais affectée, le rapport pointant que des épisodes de chaleurs dûs au réchauffement ont d’ores et déjà entrainé à la hausse la mortalité humaine. Les infrastructures, de santé notamment, sont également mises à mal, et les crises humanitaires sont aggravées par le changement climatique.
Réduire nos émissions de gaz à effet de serre reste toutefois une urgence absolue. Chaque dixième de degré de réchauffement évité pèsera en milliers de vies humaines épargnées, en autant de sécurité alimentaire, hydrique et sanitaire préservée. Selon le GIEC, environ un milliard de personnes vivant dans les zones côtières pourraient voir leur habitat menacé par la montée des eaux d’ici à 2050. Là encore, l’ampleur du désastre humanitaire sera mitigée d’autant par chaque parcelle de réchauffement évité.
Dans cette bataille, le rapport du GIEC pointe que des mesures de justices sociales garantissant le droit à la santé, l’éducation ou l’énergie sont des facteurs de réduction des risques climatiques. La préservation de la biodiversité est également un objectif clef, en cela qu’elle garantit l’équilibre des écosystèmes dans lesquels nous vivons, et qui sont par eux-mêmes des facteurs de réduction de la concentration des gaz à effet de serre. Je veux rappeler ici mon attachement et mon engagement pour une politique environnementale marchand sur ses deux jambes, sociale et écologique, et qui s’oppose résolument aux déprédations d’un système productiviste hors de contrôle.