Jeudi 11 avril, le Sénat a adopté une proposition de loi tendant à préserver l’accès aux pharmacies dans les communes rurales, que j’ai soutenu afin de lutter contre les déserts pharmaceutiques.
Dans un contexte de désertification médicale, le pharmacien est devenu un acteur de santé de proximité et parfois même, la première entrée dans le système de soins pour de nombreux patients.
Pourtant, 25 pharmacies ferment chaque mois en France et la part de la population qui vit dans des territoires considérés comme “fragiles au regard de leur offre pharmaceutique” se porte à presque 5 %. En conséquence, ces habitants sont parfois contraints d’effectuer jusqu’à 30 minutes de trajet pour se rendre dans l’officine la plus proche de leur domicile. Certains grands groupes rachètent ainsi des pharmacies pour les fermer ensuite. Il s’agit parfois de viabilité économique, mais aussi, souvent, de recherche d’une profitabilité maximale.
Afin de garantir un maillage territorial, l’assouplissement des conditions d’autorisation d’ouverture des officines a été précisé par une ordonnance du 3 janvier 2018 qui prévoit que les communes de moins de 2 500 habitants ont la possibilité d’être regroupées avec des communes voisines afin qu’une officine puisse s’implanter, selon une double condition :
- le nombre total d’habitants des communes regroupées dépasse le seuil de 2 500 habitants ;
- l’une des communes recense au moins 2 000 habitants.
Le Sénat a constaté l’inadaptation de ces dispositions aux réalités de terrains. Aussi, ce texte propose d’autoriser l’ouverture de pharmacies dans des communes de moins de 2500 habitants en regroupant plusieurs communes limitrophes sans pharmacie.
Face à la pénurie de médicaments, soutenons les officines plutôt que de déréglementer la vente en ligne.