Le 4 février, la Fondation pour le logement des défavorisés (ex-Fondation Abbé-Pierre) présentait son 30e rapport annuel et dressait un constat accablant sur l’état du logement en France.
Moins de construction, une précarité grandissante et des choix politiques qui aggravent la situation : face à cette crise majeure, il est urgent d’agir. Les chiffres sont sans appel. Aujourd’hui, 350 000 personnes sont sans domicile, soit deux fois plus qu’il y a dix ans. 2,7 millions de demandes de logements sociaux sont en attente, un record historique. Les expulsions locatives ont explosé avec 19 000 procédures en 2024, soit une hausse de 17 %. La précarité énergétique s’aggrave, 30 % des ménages ayant eu froid chez eux cet hiver.
La situation est tout aussi préoccupante en Dordogne où 26,3 % des ménages sont en situation de précarité énergétique liée au logement ou au carburant. Un chiffre alarmant dans un département où le parc de logements sociaux ne permet pas de répondre à la demande croissante. Périgord Habitat, le principal bailleur du département avec ses 9 600 logements, ne parvient plus à répondre à la demande. Le délai d’attente dépasse les 8 à 12 mois et plus de 8 000 demandes en attente.
Pendant ce temps, l’État poursuit la réduction des aides au logement et l’affaiblissement du logement social. L’effort budgétaire pour le logement est tombé à 1,5 % du PIB, son plus bas niveau depuis trente ans. Les personnes en situation de handicap sont encore plus touchées, avec seulement 18 % des logements sociaux accessibles alors que cette semaine marquait les 20 ans de la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances.
Face à cette situation dramatique, avec mes collègues du groupe CRCE nous nous battons pour relancer la construction de logements sociaux, mieux encadrer les loyers et lutter contre la spéculation. Nous défendons aussi la protection des locataires en renforçant les aides au logement et demandons des mesures fortes pour garantir l’accessibilité du logement aux personnes en situation de handicap.
Le logement est un droit fondamental, il est urgent que l’État prenne ses responsabilités en mettant fin aux politiques qui creusent toujours plus les inégalités.
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