Marie Claude Varaillas

PLFSS 2025 : un budget qui sacrifie notre système de santé

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Lundi 17 février, le Sénat a adopté définitivement le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2025. Ce budget confirme les inquiétudes que nous exprimons depuis des années. Loin d’apporter des réponses aux difficultés croissantes du système de santé, il entérine des choix politiques qui affaiblissent encore davantage l’hôpital public et les collectivités.

Des millions de Français sont aujourd’hui privés d’un médecin traitant, tandis que les services hospitaliers peinent à fonctionner faute de moyens et de personnel. Pourtant, le PLFSS 2025 ne prévoit aucune réforme structurelle pour répondre à ces défis. L’Objectif National de Dépenses d’Assurance Maladie (Ondam) est fixé à +3,3 %, et l’Ondam hospitalier à +3,8 %. Or, cette revalorisation ne permet même pas de couvrir l’inflation et revient à maintenir les dépenses au niveau de 2024, alors que les besoins en soins augmentent fortement.

Le Gouvernement met en avant une enveloppe supplémentaire d’un milliard d’euros pour la santé. En réalité, il s’agit simplement d’un milliard d’économies en moins : le projet initial prévoyait une coupe de 3,9 milliards d’euros dans le financement des hôpitaux, qui sera finalement limitée à 2,9 milliards. Ces ajustements restent largement insuffisants pour répondre à la crise du secteur.

Parallèlement, ce budget impose des charges supplémentaires aux collectivités locales et aux établissements de santé. La hausse des cotisations à la CNRACL représente un coût d’un milliard d’euros pour les hôpitaux et de 1,3 milliard d’euros pour les collectivités, sans qu’aucune compensation de l’État ne soit prévue.

Les Départements, qui assument des dépenses sociales toujours plus lourdes, demandent la compensation financière de l’Etat au titre des allocations individuelles de solidarité, mais ne sont toujours pas entendus. Le Gouvernement justifie ces restrictions budgétaires par un déficit de la Sécurité sociale estimé à 22 milliards d’euros. Pourtant, des marges de manœuvre existent pour défendre un modèle social juste et solidaire.

Face à ces enveloppes budgétaires très insuffisantes, j’ai avec mon groupe  CRCE-K voté contre le PLFSS 2025. Nous refusons un budget qui abandonne l’hôpital public, pénalise les collectivités et aggrave les inégalités d’accès aux soins. Une autre politique est possible, fondée sur la solidarité et un financement équitable de la Sécurité sociale, pour garantir un système de santé accessible à toutes et tous.