Mme Marie-Claude Varaillas attire l’attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargé de la Santé et de l’Accès aux soins, sur la suspension des revalorisations conventionnelles des masseurs-kinésithérapeutes.
Le 18 juin 2025, le Comité d’alerte sur l’objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) a publié un avis pointant un « risque sérieux » de dépassement de l’Ondam pour l’année 2025. Cette alerte a conduit à la suspension des revalorisations prévues dans les accords conventionnels récemment conclus avec certaines professions de santé libérales, dont les kinésithérapeutes, qui devaient bénéficier d’une nouvelle tranche de revalorisation à compter du 1er juillet 2025.
Ce revirement suscite l’incompréhension de la profession d’autant que les revalorisations avaient été obtenues en contrepartie d’engagements pris dans le cadre des négociations conventionnelles négociées avec l’Assurance Maladie, notamment en matière de régulation de l’installation, d’exercice en zones sous-dotées ou encore de présence en établissement pour les jeunes diplômés.
Les représentants de la profession dénoncent le caractère arbitraire de cette suspension, conséquence d’une sous-estimation manifeste du sous-Ondam « soins de ville » pour 2025 et qui est déconnecté des dynamiques de soins constatées ces dernières années.
La Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR) alerte sur les conséquences pour l’attractivité de la profession alors qu’elle accuse une chute de 44% de la rémunération horaire en valeur réelle ces 20 dernières années, et une perte de pouvoir d’achat de 20%. Aux côtés du SNMKR et d’Alizé, elle demande l’ouverture sans délai de nouvelles négociations conventionnelles afin de fixer une nouvelle date d’application des revalorisations, dès juillet 2025, par voie d’avenant spécifique.
Dans un contexte de vieillissement démographique accéléré et de tension croissante sur les métiers de la rééducation, il est indispensable de soutenir l’attractivité de cette profession essentielle à la prise en charge des patients. Elle lui demande donc que le Gouvernement puisse rétablir, sans délai, l’application des revalorisations prévues, conformément aux engagements pris dans le cadre conventionnel, et répondre ainsi à l’attente légitime des professionnels de santé concernés.