Marie Claude Varaillas

Pour un traitement digne des migrants en Europe

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Mme Marie-Claude Varaillas attire l’attention de M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur la construction par la Grèce de camps fermés dans le but d’isoler les migrants réfugiés dans le pays, ces camps étant en partie financés par l’Union européenne. 


À l’instar du camp de Leros, qui s’étend sur 63 000 m² et qui doit accueillir 1 860 migrants, les îles de Lesbos, Chios, Kos et Samos doivent prochainement construire des camps « éphémères » pour accueillir les migrants. Appelés par l’UE « centres de premier accueil multifonctionnels », ces camps éphémères sont en réalité destinés à être des structures fermées (hauts murs et barbelés), compartimentées et contrôlées via des cartes magnétiques d’identité. Le Gouvernement grec envisage de confier leur gestion à des compagnies privées, laissant peser le risque d’un traitement plus rapide des demandes d’asile et donc d’un renvoi immédiat. Près de 15 000 demandeurs d’asile pourraient être « accueillis » dans ces structures de nature carcérale. 


Cette situation n’est pas la seule responsabilité de l’État grec — elle est alimentée par l’Union européenne. En mars dernier, l’Union européenne allouait ainsi 276 millions d’euros à la Grèce dans le but de financer 5 camps, dont celui de Leros. Or, cette attribution, qui visait pour l’Union européenne à établir des « centres de premier accueil multifonctionnels », a été dévoyée pour la construction de « structures contrôlées fermées », ainsi que décrit précédemment. 


C’est pourquoi elle lui demande d’intervenir auprès de l’Union européenne afin que toute aide accordée par l’Union européenne en la matière soit conditionnée à un traitement non carcéral des migrants et a une politique inclusive d’intégration et d’accueil, conforme aux valeurs européennes.