Marie Claude Varaillas

Sapeurs-pompiers : Adoption de la Loi Matras

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Le Sénat a débattu les 22 et 23 septembre 2021 de la proposition de loi visant à consolider notre modèle de sécurité civile et à valoriser les sapeurs-pompiers professionnels tant volontaires que professionnels.

Ce texte est l’occasion de rendre un hommage à ceux qui s’engagent pour nous chaque jour, dans des missions toujours plus étendues et avec un sous-effectif toujours plus croissant.

L’expansion des effets de la crise climatique, présente et à venir, et les risques sanitaires et naturels, nous porte à avoir une conscience de l’importance de leur rôle dans notre pays.

85 % des missions relèvent du secours à la personne : les pompiers font face à de nouveaux risques et leur rapport à la population évolue. Pour les protéger, il faut davantage de formation et distinguer leurs missions de celles des forces de l’ordre. 

Leur statut est menacé par une jurisprudence de l’Union européenne, qui remet en cause le statut de pompier volontaire. J’avais interpellé le Ministre de l’Intérieur en avril dernier, sur le risque de voir les effectifs chuter.

La revalorisation du volontariat doit passer par une meilleure reconnaissance et par une professionnalisation des services. C’est dans ce sens que mon groupe a déposé un amendement de suppression de l’article 22A, qui visait à la traduction de cette jurisprudence sans toutefois prévoir de réelle solution pour le maintien de notre dispositif de sécurité civile. Cet amendement ainsi que deux amendements similaires ont été adoptés.

Toutefois, cette proposition de loi manque d’ambition et ne contient aucune disposition financière. Les budgets des SDIS sont corsetés.

De 8 700 centres en 2002, nous sommes passés à 6 227 aujourd’hui.

Cette perte de proximité freine l’engagement des volontaires.

À cette mise en danger de nos concitoyens, s’ajoutent des problèmes de sécurité liés à la baisse des dépenses d’investissement dans le matériel. L’État doit être le correcteur de ces inégalités or, depuis 2017, la dotation de soutien aux investissements structurants dans les SDIS a diminué de 60 %.

Malgré de modestes avancées, j’ai avec mes collègues du groupe CRCE voté pour ce texte qui reste fragile. Une réflexion supplémentaire est nécessaire, notamment sur la question de l’intégration de notre modèle de sécurité civile en Europe et sur celle des moyens.