Mercredi 19 janvier le Sénat examinait en deuxième lecture la proposition de loi visant à renforcer le droit à l’avortement. Après son rejet en commission des affaires sociales, le texte a également été rejeté en séance publique.
Il est regrettable qu’en 2022, près de 50 ans après la loi Veil, l’amélioration de la prise en charge de l’interruption volontaire de grossesse puisse encore déclencher une telle hostilité.
En attendant, les femmes subissent de fortes disparités territoriales dans l’accès à l’IVG, liées en particulier à la diminution du nombre d’établissements de santé la pratiquant (-22% en 15 ans) ainsi qu’à leurs capacités réduites, sans oublier la pénurie des personnels.
Le récent rapport de la délégation des droits des femmes du Sénat « Femmes et ruralité : pour en finir avec les zones blanches de l’égalité » que j’ai co-écrit, a ainsi rappelé les difficultés d’accès à une gynécologue en ruralité avec 13 départements dépourvus de gynécologues. Il faut bien avoir conscience des situations diverses des femmes qui dépassent le délai légal pour avoir recours à l’avortement !
Allonger le délai d’IVG permettrait d’accompagner au mieux les jeunes femmes dans leur projet d’enfant et leur parentalité et permettrait également de rompre avec les inégalités sociales, puisque ce sont les femmes qui en ont les moyens qui peuvent aujourd’hui aller à l’étranger pour avoir recours à ce droit, on estime leur nombre entre 3000 et 5 000 chaque année.
Nous avons donc voté favorablement pour cette proposition de loi, tout en regrettant fortement que finalement la nouvelle lecture à l’Assemblée nationale revienne sur la suppression de la clause de conscience.