Marie Claude Varaillas

LOPMI s’inscrit dans la logique et dans la continuité de la loi dite de sécurité globale

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Les sénateurs ont adopté mardi 18 octobre, en première lecture, le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi). Ce texte marque les grandes orientations du ministère de l’Intérieur pour toute la durée du quinquennat et en définit le budget.

Le groupe communiste regrette que ce texte soit une loi de chiffres, d’effectifs et ne se penche pas sur l’humain, sur le rapport entre citoyen et police, citoyen et service public. Ce texte passe à côté des véritables enjeux des métiers de la sécurité publique.

Nous souhaitons une police qui met en œuvre le triptyque, prévention, dissuasion, répression, une police non pas coupée du citoyen mais une police de proximité, exemplaire et digne ce qui est l’ambition portée par des milliers de policières et de policiers. 

Nous dénonçons, par ailleurs, les partenariats privilégiés avec des sociétés privées dans la droite ligne du projet de sécurité globale, que la LOPMI envisage. Un tel souhait traduit la volonté de l’exécutif de se couper de la police républicaine au profit de sociétés de sécurité mercantiles bien éloignées des fonctions régaliennes de l’État.

Enfin, la LOPMI est l’antichambre de la réforme à venir portant la départementalisation de la police judiciaire. Une départementalisation synonyme d’intrusion du pouvoir exécutif dans les procédures pénales. La colère s’exprime fortement au sein de la magistrature, chez les avocats et chez les enquêteurs de la police judiciaire.

Alors que notre société est sous tension et que les crises s’amoncellent (crise sociale, crises sanitaires, la guerre sur notre continent et crise climatique), l’insécurité est globale et la police se doit d’être une force d’apaisement.

Cette difficile équation entre prévention, accompagnement et protection est un défi. La loi LOPMI ne peut en l’état le relever.

Le groupe CRCE refuse de stigmatiser les forces de l’ordre et c’est justement parce que nous sommes soucieux des conditions de travail de nos policiers et gendarmes, mais également du sens des professions de la sécurité publique, que nous avons voter contre ce projet de LOPMI. Il s’agit d’un projet contraire au rapprochement de la police avec les citoyens mais également de l’idée que nous nous faisons du métier de policier.

C’est dans le cadre d’un projet de société qui met le service public au coeur de l’épanouissement collectif que nous concevons une action de la police renouvelée, restaurée, efficace.