Mercredi 11 janvier, j’intervenais dans l’hémicycle sur un sujet dont les réponses ne sont toujours pas à la hauteur des besoins : le logement.
Les demandes explosent, la précarité est grandissante, la population a besoin de compter sur une réelle politique du logement pour faire face à l’ensemble des enjeux. C’est d’autant plus vrai en Outre-mer, ou trop souvent, les problématiques métropolitaines s’y trouvent exacerbées. L’échec des Plans logement Outre-mer depuis 2015 témoignent d’une inefficacité du gouvernement de porter collectivement, avec tous les acteurs des territoires, des réponses locales et concrètes face à la diversité et spécificité de chaque territoire ultra-marin. Apporter une réponse verticale n’a pas été la solution.
80% de la population en outre-mer est éligible au logement social, alors qu’il constitue uniquement 18% du parc immobilier. Ce taux d’éligibilité est supérieur à la moyenne nationale, qui tourne autour de 73%.
Il faut élaborer une réelle stratégie autour du logement, une stratégie efficace pour répondre aux problématiques de coût des loyers et d’accès aux logements , y compris en Outre-Mer.Il faudrait produire 15 000 logements par an pour répondre à la demande globale des territoires ultramarins. Aujourd’hui, nous n’arrivons guère à atteindre les 10 000 logements par an, fixé par la loi de programmation relative à l’égalité réelle en Outre-Mer.
L’habitat indigne représente 13% du parc immobilier en Outre-mer. Rien qu’à Mayotte, il y a autant de personnes vivant dans un bidonville que dans tout l’Hexagone.
L’habitat privé est également fortement dégradé, et des moyens sont indispensables pour accompagner les réhabilitations et les opérations de désamiantage. La rareté du foncier, le réchauffement climatique, la croissance démographique, sont des enjeux centraux à intégrer pour permettre à chaque habitant d’Outre-Mer de vivre dignement.
Les territoires ultramarins font partie intégrante de la République, et doivent être représentés dans chaque instance nationale, et donc pour les questions de logement également. Les dispositifs existants doivent être plus lisibles, plus transparents afin que chacune et chacun puisse accéder à ses droits, concernant le logement, la propriété, les travaux…
Le développement de l’ingénierie locale mais aussi de l’accompagnement de l’État sont importants. Il faut accompagner les collectivités territoriales en leur octroyant plus de moyens humains et financiers pour qu’ils puissent assurer leur mission de service public. L’accompagnement des bailleurs sociaux est également important pour protéger le parc social et les locataires.
J’espère fortement que ce débat et le travail engagé sur le sujet permettront d’avancer sur la politique du logement, en France Métropolitaine et Outre-Mer. Le Conseil Interministériel des Outre-Mer qui se tiendra au printemps sera un moment décisif pour les territoires ultramarins.