Cette proposition de loi adoptée par la majorité sénatoriale a fait l’objet d’un vote défavorable de la part de l’ensemble des sénateurs de gauche du Sénat.
Ce texte aura néanmoins eu une vertu : parler de la France rurale, celle des paysannes et des paysans qui se sentent trop ignorés alors qu’ils remplissent une mission d’intérêt général et seuls face à la transition climatique.
Nous ne devons pas opposer l’agriculture conventionnelle et l’agriculture biologique. Néanmoins, nous devons sortir du schéma de l’agrobusiness pour aller vers des systèmes de production plus économes et autonomes qui prennent en compte les enjeux sociaux et environnementaux.
Favoriser une intensification et une spécialisation des exploitations générant un niveau élevé de mécanisation, une forte consommation d’énergie et d’intrants et un endettement croissant des agriculteurs, ne facilitent pas la transmission des exploitations.
Il faut que l’agriculture s’empare des enjeux du développement durable car elle a un rôle crucial à jouer face aux défis démographiques et climatiques.
Les agriculteurs sont les premiers à en pâtir. Difficile d’oublier les tempêtes de grêle qui font frappé cette année nos départements. Et la vague de froid d’avril 2021 qui a condamné les récoltes n’épargnant pas nos vignobles du Bergeracois.
La compétitivité ne saurait se résumer à une question de volume et de prix. Ce n’est pas le manque de compétitivité qui tue notre agriculture mais la guerre des prix, la financiarisation du monde agricole et la course effrénée aux meilleurs rendements.
Cette proposition de loi qui vise à compresser les coûts sociaux et environnementaux propose une approche qui précarise la profession agricole et qui a contribué à faire disparaître 100 000 actifs agricoles en 10 ans.
Attaquons-nous plutôt à la puissance des centrales d’achat et des industriels et exigeons de sortir des traités de libre-échange. Continuer à appauvrir les sols avec des pesticides ne relève par ailleurs pas d’une d’une vision de long terme et l’utilisation des drones proposée par ce texte n’y changera rien.
Nous devons accompagner l’agriculture durable, une agriculture de territoire qui intègre l’environnement, le social et l’économie. Elle favorise l’installation, la transmission, les ventes de proximité et contribue au lien ville campagne.