La mission d’information sénatoriale dont je suis membre depuis février dernier a rendu son rapport comprenant 53 propositions afin d’identifier les failles de la politique publique de l’eau menée dans notre pays et de définir des solutions pour faire face au défi d’une gestion partagée d’un bien commun de plus en plus rare et précieux.
Si la France est un pays relativement bien doté en eau, notre département a de nouveau été frappé par des restrictions d’eau et le déclenchement du plan alerte cet été. Les projections à horizon 2050 annoncent une diminution des débits des cours d’eau de 10 à 40 %, un ralentissement de la recharge des nappes phréatiques de 10 à 25 % ainsi qu’une plus grande variabilité saisonnière des précipitations. L’ampleur des risques de sécheresses et d’inondations nous impose de réviser profondément notre approche de la politique de l’eau et d’apporter une réponse publique forte et adaptée à la dégradation de la ressource.
A l’issue des cycles d’auditions auxquels j’ai participé, le rapport adopté à l’unanimité par les membres de la missions recommande l’extension de la réutilisation des eaux usées traitées (REUT) et le développement de synergies entre eau et énergie par l’installation de panneaux photovoltaïques au-dessus de certaines sources afin de limiter le phénomène d’évaporation.
De façon plus générale, les conclusions du rapport d’information se concentrent sur la nécessité d’amélioration des connaissances sur les prélèvements, de la gouvernance ainsi que des stratégies territoriales afin que la politique de l’eau soit déclinée du grand bassin versant jusqu’au plus petits territoires. La mission recommande ainsi que l’ensemble du territoire soit couverte par le document de planification locale que constitue le SAGE (Schéma d’Aménagement et de Gestion de l’Eau). Le Sénat appelle aussi à une réforme du financement de l’eau prévoyant des incitations financières comme la surfacturation des surconsommation ou à la récupération d’eau ainsi que des efforts de mutualisation et de solidarité concernant la GEMAPI.