Mme Marie-Claude Varaillas attire l’attention de M. le ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire sur la nécessité de soutenir le développement des petites et moyennes scieries. Alors que l’adaptation au changement climatique de la politique forestière est actuellement en discussion, la filière de valorisation du bois est en sous-potentiel et peu adaptée aux défis climatiques.
Au cours de ces décennies, le secteur de la transformation du bois n’a pas fait l’objet de réelles politiques industrielles d’accompagnement et le caractère opérationnel des différentes feuilles de route « reste à démontrer » selon le dernier rapport annuel du haut conseil pour le climat. En conséquence, le nombre de scieries a été divisé par 10 entre 1960 et 2020, passant de 15 000 à seulement 1 500 scieries aujourd’hui. La filière est désormais caractérisée par une concentration des activités dans de grandes scieries. Ces établissements étant davantage adaptés au traitement des résineux, il est plus difficile de valoriser les feuillus, pourtant moins vulnérables aux incendies et aux parasites.
Face à ces constats, il est ainsi nécessaire de soutenir les outils techniques traitant les feuillus en développant des aides pour les petites et moyennes scieries afin d’assurer une adaptation au changement climatique ainsi qu’un traitement de la ressource en bois à échelle locale. Le circuit court a ainsi un double intérêt : assurer la présence d’un tissu industriel et d’emplois sur un territoire et réduire les émissions de CO2. Pourtant, si la récente proposition de modification de la politique forestière présentée a le mérite de favoriser quelques bonnes pratiques forestières telles que l’interdiction du dessouchage ou encore l’incitation fiscale à la gestion à couvert continu, elle ne prévoit aucune mesure de soutien aux petites et moyennes scieries.
Au regard des objectifs de réindustrialisation ainsi que des difficultés rencontrées par les scieries, il y a lieu d’intégrer aux discussions des mesures de soutien au développement des petites et moyennes scieries dans le cadre de l’adaptation au changement climatique. Aussi, elle lui demande s’il envisage d’intervenir sur les politiques de soutien des petites et moyennes scieries.