Marie Claude Varaillas

Cure d’austérité à la DGFiP

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Madame Varaillas attire l’attention de Monsieur Éric Lombard, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique sur les manques de moyens humains et financiers au sein de la Direction Générale des Finances Publiques (DGFiP).

La Direction générale des Finances publiques (DGFiP) exerce un large éventail de missions au service des particuliers, des professionnels mais aussi de l’État. Outre le contrôle fiscal et la gestion des recettes et dépenses de l’État ou des collectivités territoriales, elle assure des fonctions essentielles telles que le cadastre, la gestion du Domaine, les successions vacantes, les trésoreries hospitalières ou encore le recouvrement des amendes.

Ce service public est omniprésent et fondamental pour le bon fonctionnement de notre pays. Pourtant, depuis 2014, il a connu des réductions de moyens drastiques : 3 255 structures d’accueil de proximité ont été fermées, tandis que de nombreux services ont été regroupés, des plateformes téléphoniques ont été créées et délocalisées, et les dématérialisations se sont multipliées. 

Depuis sa création en 2008, la DGFiP est l’administration la plus affectée par les suppressions de postes au sein de la fonction publique d’État : 32 046 postes, soit 28 % de ses effectifs. En 2025, plus de 500 ETP seraient menacés de suppression.

Or, aujourd’hui, de nombreux apprentis, jeunes en service civique et contractuels viennent compléter les rangs de la DGFiP, sans avoir de formation complète, ce qui entraîne un alourdissement de la charge de travail des fonctionnaires formés et déjà impactés par le manque de personnel. 

Les espaces France Services déployés progressivement sont présentés comme un appui à la DGFiP mais il n’en est rien puisque le manque de d’agents en nombre suffisant et de moyens pour assurer leur formation en font des espaces « fourre-tout », inaptes à répondre à l’étendue des services publics théoriquement concernés.

Ces évolutions ont fortement dégradé les conditions de travail des agents de la DGFiP et génèrent une inquiétante souffrance au travail. Elles participent en outre de la déshumanisation du service public et de sa fragilisation puisqu’en désorganisant l’ancrage territorial des services, elles éloignent l’administration des citoyens et altèrent le consentement à l’impôt, fondement du pacte républicain.

Aussi, elle lui demande que les moyens humains et financiers indispensables soient garantis afin de permettre à la DGFiP de retrouver pleinement sa capacité à exercer ses missions et de préserver la qualité de vie au travail pour ses agents.