Jeudi 10 juin, ma collègue Michelle Gréaume a porté la voix du groupe CRCE au cours d’un débat portant sur les outils et stratégies mis en place pour favoriser la revitalisation des centres-villes, enjeu cardinal des politiques d’aménagement du territoire.
Nous avons rappelé que le programme « Action Coeur de ville » ne vise que 222 villes moyennes, or des centaines de centres-villes et centre-bourgs sont concernés par l’éloignement des commerces et services, la dégradation du logement et le départ de leurs habitants. Les enjeux sont d’autant plus forts que la crise sanitaire et économique les a durement impactés.
Les politiques d’aménagement du territoires participent du recul des services de l’Etat alors que dans le même temps, la métropolisation a fait péricliter des zones de vies au profit de zones périphériques, dénaturant nos paysages et faisant concurrence à nos commerçants.
L’impératif de proximité est oublié, si bien que depuis 2013, 535 trésoreries et 75 services des impôts ont été supprimés, et 40% des maternités ont fermé en 20 ans.
L’enquête “Les filles du coin. Vivre et grandir en milieu rural” de la sociologue Yaëlle Amsellen-Mainguy met en exergue une autre des conséquences inquiétantes de l’éloignement et de l’absence des services publics, sur les jeunes filles de milieux populaires en zone rurale. En effet, ces dernières sont oubliées des politiques publiques et se confrontent à l’injonction sociale du départ vers les métropoles.
Les Maisons France Service imposent aux collectivités une prise en charge financière excessive alors qu’elles incluent de nombreuses démarches de l’administration d’Etat, renforçant par-là les inégalités territoriales. L’aménagement du territoire s’en trouve réduit à une politique de soutien aux projets proposés par certains acteurs locaux, en compétition, et non plus comme un réel accompagnement d’ingénierie territoriale.
Revitaliser les centres-villes implique en premier lieu de recréer le lien social, un rapport de proximité entre les citoyens, les élus et l’Etat. Dès lors, nous attendons plus d’accessibilité ainsi que de lisibilité des moyens à dispositions des petites collectivités.