Mardi 18 février la loi d’orientation agricole a été adoptée au Sénat par 218 voix pour et 107 contre. À peine votée, elle a fait l’objet d’un compromis à la hâte en commission mixte paritaire en vue d’aboutir à un vote définitif avant l’ouverture du Salon de l’agriculture, vendredi 20 février.
Les hasards du calendrier ont voulu que nos débats ces dernières semaines coïncident avec les élections aux chambres d’agriculture. Dans le strict respect d’un scrutin qui appartient aux agriculteurs et aux salariés agricoles, on peut dire que la colère continue de s’exprimer dans le monde paysan, et c’est normal. Leur revenu n’est jamais garanti, car les prix agricoles ont été anormalement bas depuis deux ans dans toutes les filières de production.
Au lieu d’accompagner une agriculture plus durable et résiliente, ce texte privilégie la compétitivité à tout prix, au mépris des normes environnementales et des préconisations scientifiques. En réduisant les régulations sous prétexte de simplification administrative, il oppose encore davantage transition écologique et agriculture, alors que les deux sont indissociables.
Parmi les mesures les plus controversées, figure à l’article 13 la dépénalisation des infractions « non-intentionnelles » à la biodiversité pour laquelle j’avais déposé un amendement de suppression et qui représente un vrai recul pour notre biodiversité.
Enfin ce texte laisse un avenir agricole sans perspective: Rien sur la régulation des prix agricoles, rien sur l’accès au foncier pour les jeunes agriculteurs, et une place toujours plus réduite pour l’agriculture biologique et l’élevage paysan.
C’est pourquoi avec mon groupe nous avons voté contre cette loi qui ne répond pas aux véritables défis de notre agriculture et ne permet toujours pas d’assurer les revenus dignes du travail quotidien de ceux qui nous nourrissent.
